28 mai 2009

Encore un peu de simplicité...

Je vous propose de découvrir deux nouveaux extraits du dossier sur la Simplicité Volontaire, publié dans le numéro Juillet-Août 2008 de la revue Biocontact.

« La simplicité en action »

Parti du Québec, le mouvement de simplicité volontaire a essaimé en France. […]

[…] Chacun avance à son rythme : il y a les petits pas et les pas de géants, mais chaque pas à son importance dans notre démarche locale.
Tout d'abord, c'est s'interroger : sur ce que l'on consomme, pourquoi on le consomme ? Et quelles sont les conséquences pour soi-même, pour les autres et pour la planète ?
Et quand on commence à s'interroger, on sait quand ça commence, mais on ne sait jamais quand ça va s'arrêter... et en fait, ça ne s'arrête jamais... […]

[…] Nous nous sommes interrogés sur les sacs en plastique. […] Le principe est toujours le même, un geste effectué par habitude : je prends un sac en plastique sans réfléchir, c'est pratique, ça va plus vite et il y en a toujours. Les maîtres mots sont lancés : machinal, pratique, vite, abondante et gratuit.
A partir de là, nous nous interrogeons sur ce geste machinal que nous effectuons, sur les conséquences sur l'environnement, sur les autres et sur le monde et nous nous lançons dans des propositions et des actions. […]

[…] Mais les habitudes ont la vie dure. […]
[…] il n'y a pas que le supermarché qui distribue des sacs : il y a le libraire, le pharmacien, le boulanger... la distribution de sacs est infinie, autant que la pollution. Résister, faire acte de citoyen, c'est une lutte de tous les instants !

[…] Des nouveaux gestes. […]
[…] vous installez des ampoules à basse consommation, vous utilisez votre papier recto/verso, vous privez votre jardin de tout pesticide, vous délaissez votre voiture pour prendre le bus, vous fabriquez un terreau de qualité en compostant vos déchets de cuisine, vous récupérez l'eau de pluie, vous démissionnez un beau jour car vous réalisez que votre travail vous rend malade, vous démontez votre WC pour adopter des toilettes sèches, vous vendez votre maison pour partir habiter une yourte dans l'Ariège... […]
[…] nous nous demandons comment on peut accepter un monde aussi déséquilibré en termes de richesses, aussi égoïste en termes de solidarité et aussi destructeur du « vivant » en cette période de mondialisation.
Marc Evin, Président de l'association « Tout Simplement ».

« Ville ou campagne ? »

L'autonomie ne s'improvise pas. C'est avant tout un état d'esprit. […]

[…] l'essentiel de notre autonomie n'est pas dans les réalisations techniques mais dans les efforts de travail intérieur et d'échanges mutuels consistant à débusquer les conditionnements culturels qui règnent souvent en maîtres dans nos maisons intérieures.

[…] paradoxalement, l'efficacité tient plus du « raisonnable » que du rationnel. Voici quelques exemples très concrets.

Je divise ma consommation d'eau par 10 […]. Ainsi je divise par 10 le temps, le coût, le volume, l'emprise au sol, le ciment, les travaux de terrassement que nécessite la mise en place des citernes qui vont pourvoir en eau, pendant des siècles, les générations qui habiteront notre maison ; par surcroît, je n'ai plus rien à voir avec les marchands d'eau.

[…] «... Et en ville, comment on fait ? » […] « Vous le savez déjà ! » et peut-être avez-vous fait beaucoup, j'en suis sûr et bravo ! Isolation, vélo, nourriture, tri, lampes économes, échanges en tout genre, etc.

Allons plus loin : écoquartier ! Toute ces initiatives sont à encourager sans réserve mais... la vertu citadine a ses limites : une ville comme Londres, à l'instar de toutes les moyennes et grandes villes, occupe 120 fois sa propre surface répartie dans le monde entier. […] Même sans voiture, un citadin d'une grande ville porte la charge de l'énorme consommation et pollution des transports de fret : camions, avions, trains, bateaux, qui alimentent les innombrables commerces.

Les transports sont la condition incontournable des denrées de survie. […] Qu'il le veuille ou non, la survie du citadin est dépendante des transports. Le comble : la « tendance » est de continuer à continuer à construire en ville pour éviter le transport « rurbains » ! […]

[…] « … mais on ne peut quand même pas mettre tout le monde à la campagne ! » : sûrement pas si tout le monde vit à la campagne comme un citadin […]

[…] Nous sommes nombreux à expérimenter une nourriture saine, savoureuse, peu carnée, pour plus de moitié issue de quelques mètres carrés d'un potager productif, ce qui pourrait libérer au moins la moitié des surfaces agricoles, sans doute beaucoup plus. Nous sommes de plus en plus nombreux à bâtir des maisons sans pétrole ou presque dont les deux tiers des matériaux proviennent de moins de 10 km ! […]

[…] la juste répartition des hommes sur le territoire n'est-elle pas la clé de voûte d'une solution envisageable ?[…]

[…] Vivre simplement ne sera pas une vertu mais une obligation. […]

[…] les évènements qui s'annoncent étaient prévisibles depuis 30 ans, voire beaucoup plus... […]

[…] « Seule, une politique durable des territoires saura générer les ferments d'une vigoureuse et convaincante remise en cause de ce qui mène le monde à sa perte. »

Patrick Baronnet, Professeur de l'Education nationale, fondateur et cogérant de la coop Biosphère (…).

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire